Avec la disparition de Charles Melman une page d’histoire de la psychanalyse se tourne.
Successeur de Freud et de Lacan Charles Melman a fondé l’Association Freudienne Internationale devenue ensuite Association Lacanienne Internationale.
Nous avons été, parmi ses élèves, de ceux qui ont particulièrement apprécié la vivacité d’un enseignement tenu jusqu’au bout de ses forces, jusqu’au bout de sa vie. Avec Charles Melman la transmission de la clinique psychanalytique a été vivante, servie par une faconde, un humour et cette volonté qui était sienne de saisir extemporané son auditoire par le tranchant du verbe.
Nous lui saurons particulièrement gré de ne pas nous laisser un enseignement susceptible de donner trait à la création d’un système. Il a d’ailleurs, toujours et avec vigueur, tenu à ce que nous puissions assidûment en repasser par les signifiants de Lacan. Mais aussi par les signifiants freudiens et ce malgré sa décision de substituer Freud par Lacan dans l’intitulé de notre association. Pas de système donc en legs mais, de fait, une clinique parlée , une clinique à entendre.
Cet heureux parti pris n’est sans doute pas pour rien dans ce foisonnement de tendances qui est une des marques saillantes de l’ALI : tendances plurielles ayant pu se développer sans qu’il se produise de scissions. Citons Jean Bergès, Marcel Czermak, Jean Paul Hiltenbrand, Jean Pierre Lebrun, Marie Christine Laznik comme ceux qui ont été au principe de nos éducations de praticiens.
Ces derniers temps Charles Melman a voulu préparer l’avenir de l’ALI en créant une structure tripartite dirigeante pour notre association. Souhaitons qu’une telle initiative puisse catalyser cette fécondité et cette vie qu’il nous laisse en héritage.
Christian Rey, Président de l’ALIRA