Mais qu'est-ce qui nous met un creux à l'estomac, quel est ce sentiment de malaise qui peut entraver le fonctionnement habituellement silencieux de notre organisme, qu'est-ce qui nous saisit au moment où nous aurions à produire l'acte de prendre la parole, par exemple à l'occasion d'une intervention publique ?
Si je vous disais par exemple que j'aurais la crainte de me faire dévorer toute crue, vous me répondriez — et vous auriez sans doute raison — que c'est là l'effet de ma fantaisie… Une telle fantaisie, somme toute très banale, implique tout de même deux opérations : celle de se supposer comestible d'une part, et d'autre part de se présenter à l'autre comme comestible d'une certaine façon… Ce qui revient à faire de l'autre un potentiel mangeur en série.
Mais qu'est-ce qui nous met un creux à l'estomac, quel est ce sentiment de malaise qui peut entraver le fonctionnement habituellement silencieux de notre organisme, qu'est-ce qui nous saisit au moment où nous aurions à produire l'acte de prendre la parole, par exemple à l'occasion d'une intervention publique ?
Si je vous disais par exemple que j'aurais la crainte de me faire dévorer toute crue, vous me répondriez — et vous auriez sans doute raison — que c'est là l'effet de ma fantaisie… Une telle fantaisie, somme toute très banale, implique tout de même deux opérations : celle de se supposer comestible d'une part, et d'autre part de se présenter à l'autre comme comestible d'une certaine façon… Ce qui revient à faire de l'autre un potentiel mangeur en série.
Vous aurez entendu donc que c'est dans le registre de l'oralité que j'ai choisi de questionner les destins du désir de la mère… Ce n'est sans doute nullement la seule entrée possible pour cette question, mais c'est néanmoins je dirais une entrée première, et aussi très repérable dans ses aléas, dont la clinique contemporaine n'est pas chiche.
J'ai donc commencé par évoquer devant vous ce fantasme de se faire dévorer tout cru et j'ai ajouté qu'il impliquait de se supposer comestible : j'ajoute que ce savoir sur cette comestibilité n'est pas donné au départ. Il suppose, rappelons-le, mais ce sera sans doute développé dans d'autres interventions, qu'aient été parcourus ce que nous nommons depuis Freud les trois temps du circuit pulsionnel ; Comme le dit Marcel Czermak : « Ce n'est pas pour la pulsion une obligation d'avoir à s'accorder à la fonctionnalité des organes ». Et la clinique de l'autisme, telle que nous la déploie Marie - Christine Laznick, nous montre que le parcours de ces trois temps de la mise en place du circuit pulsionnel ne se fait pas forcément.
Mon souci aujourd'hui ne va pas concerner l'établissement du circuit pulsionnel, qui sans doute concerne tout à fait le désir de la mère, mais plutôt la suite — suite logique — de cette mise en place : comment se repère, et s'opère, l'inscription d'un sujet dans la chaîne discursive, dans la parole, quels peuvent être ici les aléas ? C'est donc le destin du désir de la mère que je vais tenter d'interroger. Et mon hypothèse, mon parti pris, consiste à dire que cela revient à questionner, je vais encore citer ici Marcel Czermak dans l'introduction à son ouvrage intitulé Passions de l'objet, la « disposition à perdre ce dont on se sustente. » C'est bien une question cruciale. Et poser ainsi les choses, cela nous oblige également à essayer de mettre en évidence la différence de nature, de texture, entre l'objet mis en jeu dans le circuit pulsionnel, et l'objet du désir.
Une première remarque : Dans notre clinique, c'est-à-dire dans la parole — je rappelle que la seule clinique pour nous, c'est celle qui nous oblige à une lecture de la parole — nous pouvons repérer l'empreinte du désir de la mère, présente chez tout être parlant. L'empreinte, c'est justement la marque tracée dans les premières relations à l'Autre primordial, et l'élection au cours de ces premières relations de cet objet désormais privilégié — il n'y en a pas beaucoup, de ces objets pulsionnels ; Lacan nous en a dressé la liste, dans laquelle figure l'objet oral. Cet objet privilégié, nous pouvons repérer qu'il contribue pour une part à ce que nous appelons le style. Dans la « façon » de chacun, — façon de parler — la marque première insiste ; dans les défilés de la parole, chacun fait son petit chemin, accroché à son dada… Et la question est maintenant de savoir quelle latitude, quelle erre peut avoir le sujet à cet endroit. Il nous arrive de rencontrer des gens qui viennent à nous parce que justement, c'est leur dada qui les mène un peu trop à leur gré, qui les tire sans repos dans les mêmes ornières.
Je vais donc tenter de déployer maintenant devant vous une « ornière traditionnelle ». Qu'est-ce qu'une ornière traditionnelle ? Vous allez voir que cela rejoint la question du destin. Il s'agit d'un « schéma narratif privilégié avec insistance, ce qui permet de définir le « conte-type ». Un conte-type, c'est un conte qui s'inscrit dans une ornière traditionnelle.
Alors j'ai choisi les contes avec loup, contes dans lesquels « ça se mange ». Ce qui est très intéressant pour nous, vous allez l'entendre, c'est, comme dans les séances, les variantes.
J'ai relu la version, écrite, donc, du Petit chaperon rouge, chez Perrault. C'est du fait - maison, du cousu - main : le chaperon, la galette, le beurre baratté. L'histoire se passe dans un climat pulsionnel à souhait. Ce qui est assez frappant à la relecture en particulier, c'est qu'on est obligé de s ‘accrocher pour se rappeler qui mange qui… Beaucoup de permutations sont possibles, et pourquoi pas actualisables : je signale d'ailleurs au passage l'existence d'une version dans laquelle le Petit Chaperon Rouge, celle « dont sa mère était folle, et sa grand-mère plus folle encore », mange les mamelles de son aïeule et boit son sang. (Qu'est-ce qu'une mère parfaitement castrée ? Une grand-mère !). Bref, la gueule ouverte de l'Autre est partout : je vous rappelle que le grand méchant loup s'installe exactement à la place de la bonne mère-grand, pour boulotter à l'aise. Et n'allez pas me dire que ce n'est pas une réalité clinique.
Certes, Perrault a fait du Petit Chaperon Rouge un « Conte d'avertissement », à portée donc morale. Mais enfin, on a quand même une scène … osée. Je vous rafraîchis la mémoire. Le grand méchant loup a donc pris la place de la grand-mère. Il contrefait sa voix et dit :
« - Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi.
Je vous lis le texte de Perrault :
« Le Petit Chaperon Rouge se déshabille, et va se mettre dans son lit, (Ames sensibles, attention !) où elle fut bien étonnée de voir comment sa grand-mère était faite en son déshabillé. »
Que voilà du nouveau…
Dans une autre version, la Nivernaise, le Petit Chaperon se livre même à ce qu'il faut bien appeler un strip-tease :
« Mère-grand, où faut-il mettre mon tablier ?
( Tous les autres oripeaux vont suivre)
- Jette-le au feu mon enfant, tu n'en auras plus besoin.
Vous entendez, je pense l'intérêt de cette affaire : ça hésite, du côté de l'objet. Et c'est ce me semble ce qui redouble aussi pour un enfant l'intérêt de ce conte.
Qu'est-ce que nous avons entendu, nous, lorsque nous étions encore enfants et qu'on nous a raconté ça ?
Ce que nous pouvons lire en tout cas, c'est que si la pulsion orale et son objet sont bien sûr sur le devant de la scène, il y a quand même aussi autre chose qui ne demande qu'à être entendu, et que cette autre chose a dû avoir une bonne part dans les délices de l'attente enfantine… Quelque chose du genre : à quand le lit ? Et qu'est-ce qui va s'y passer ?
Nous nous trouvons ici à un point de bascule, une ouverture à un au-delà du circuit : manger, être mangé, se faire manger. Et si la grammaire de la pulsion entraîne les personnages dans un rôle figé, les met à une place arrêtée dans la fiction, l'enjeu de ce moment de bascule est crucial, pour le loup, la gamine, la grand-mère, tous ceux qui sont susceptibles d'être pris dans ce bouclage pulsionnel vorace mis en place au départ. Ce point de bascule est le carrefour de leur destin.
Notre clinique nous donne parfois à entendre, au détour de la fiction, le surgissement la grande gueule béante. Le loup pointe le bout de son nez : et si nous attendions prudemment derrière un arbre, dans la forêt silencieuse ? Attendre, c'est faire l'hypothèse qu'un point de bascule pourrait surgir, pour ouvrir à autre chose.
Pour le dire autrement : on peut être tenté d'interpréter tous ces contes un peu vite, et établissant des correspondances stables. Le loup, ce serait la gueule ouverte de l'Autre maternel ? Eh bien nous pourrions supposer que ça dépend… Et vous entendez que cela met en jeu, tout autant, le désir de l'interprétant.
On va voir comment « le loup » peut passer à un autre statut, et ce qui se passe alors dans la relation.
La nouvelle de Marcel Aymé intitulée le loup, c'est dans les Contes du chat perché, actualise à partir d'une ornière traditionnelle une potentialité que l'auteur met littéralement sur la table.;
Entre le loup et les filles au départ, c'est pas gagné. Le loup :
- Si vous vouliez m'ouvrir la porte, j'entrerais me chauffer à côté du fourneau, et on passerait l'après-midi ensemble.
Le loup ne sait pas ouvrir les portes.
- Allez-vous en, dit Delphine, vous êtes le loup.
Je vous prie de garder cette réplique en mémoire, elle trouvera un écho tout à l'heure.
Les deux fillettes discutent entre elles.
- Il a l'air doux comme ça (…), mais je ne m'y fie pas. Rappelle-toi Le loup et l'agneau. L'agneau ne lui avait pourtant rien fait.
Raisonnement en miroir.
Elle lui jeta de par le nez :
- Et l'agneau alors ? L'agneau que vous avez mangé ?
Le loup n'en fut pas démonté.
- L'agneau que j'ai mangé, dit-il. Lequel ?
- Comment ? Vous en avez donc mangé plusieurs ? s'écria Delphine. Eh bien, c'est du joli !
- Mais naturellement, j'en ai mangé plusieurs. Je ne vois pas où est le mal… Vous en mangez bien, vous !
Encore un raisonnement en miroir. Ca pourrait durer longtemps ; avant que ça s'arrange, ça dure un peu, la parlotte.
- Tout de même, vous avez mangé le petit chaperon rouge.
- Je ne vous dis pas, consentit le loup. Je l'ai mangé, c'est entendu. Mais c'est un péché de jeunesse. (…) Et puis, si vous saviez tous les tracas que j'ai eus à cause de cette petite ! Tenez, on est allé jusqu'à dire que j'avais commencé par manger la grand-mère, eh bien ce n'est pas vrai, du tout…Je vous demande un peu, manger de la grand-mère, alors que j'avais une petite fille bien fraîche qui m'attendait pour mon déjeuner !
Oui : Il y a dans le conte de Perrault un mystère : quel intérêt a bien pu trouver le loup à consommer un produit qui a dépassé la date limite ? Cette question vaut bien sûr tant que nous nous situons dans le strict registre de la consommation. Mais voilà :
Ici le loup se mit à ricaner, malgré lui, et probablement sans bien se rendre compte qu'il ricanait.
Ah… Si le loup a menti, c'est que le choix de l'objet n'obéit pas forcément, pas uniquement à des critères aussi évidents que nous pourrions immédiatement le penser. Cela ouvre des perspectives aux grand-mères, et à la valeur que peut prendre un objet.
Et puis la parlotte finit par avoir des effets : ça s'arrange, quoiqu'en pensent celles qui croient tout savoir : les pies.
- Je vais voir mes amies, dit le loup avec orgueil. Elles m'ont donné rendez-vous pour le début de l'après-midi.
- Elles doivent être bien belles, que tu aies fait si grande toilette.
- Je crois bien, vous n'en trouverez pas, sur toute la plaine, qui soient aussi blondes.
Les corneilles en bavaient maintenant d'admiration, - vous entendez, elles bavent, elles sont tenues par le même objet -, mais une vieille pie jacassière, qui avait écouté la conversation, ne put s'empêcher de ricaner.
Le ricanement réapparaît, cette fois chez la vieille pie. On ne la lui fait pas, elle sait ce qui est. Le signifiant circule, mais pas avec la même valeur.
- Loup, je ne connais pas tes amies, mais je suis sûre que tu auras su les choisir bien dodues, bien tendres, ou je me trompe beaucoup.
- Taisez-vous, péronnelle ! s'écria le loup en colère. Voilà comment on vous bâtit une réputation, sur des commérages de vieille pie. Heureusement, j'ai ma conscience pour moi !
Tant mieux, Très bien !
Alors ils se retrouvent, discutent gaiement. Et puis :
Delphine demanda :
- Loup, si on jouait au loup ?
Le jeu était nouveau pour lui, on lui en expliqua les règles, et tout naturellement il fut désigné pour être le loup.
- Loup y es-tu ? M'entends-tu ? Quoi fais-tu ?
Si on jouait au loup ? Ce n'est quand même pas du tout la même chose que : Vous êtes le loup !
Je vous propose de considérer que la bascule qui a eu lieu dans le cours de ce conte, c'est une bascule vers le registre du désir. Il s'agit d'un jeu, c'est la fillette qui s'y engage. Ce jeu comporte des règles externes, antérieures à la situation présente…
Le loup les mange sans doute, le circuit pulsionnel reste en place dans ce qu'il détermine. Mais tout a changé, au niveau des coordonnées de l'affaire. Il y a maintenant du sujet du désir engagé dans la partie, et je dirais pour démonter un peu les choses une transformation de l'objet : en effet, sa comestibilité n'est plus de même texture.
Je vous résume donc la fin du conte : le loup fait un bond hors de sa cachette, la gueule béante et les petites filles passent à la casserole. Mais comme il se sait pas ouvrir les portes — c'est la deuxième fois que nous trouvons ce motif, il reste prisonnier de la cuisine, et on récupère les petites filles comme dans la version des frères Grimm.
Delphine et Marinette lui en voulaient un peu de ce qu'il les eût mangées sans plus d'égards, mais elles avaient si bien joué avec lui qu'elles prièrent les parents de le laisser s'en aller.
J'en viens maintenant au motif de la porte à ouvrir. Vous vous souvenez de ce qu'il est dans la version traditionnelle du conte :
« Tire la chevillette et la bobinette cherra »
Avec Freud,, nous avons plutôt été habitués à dire : « Tire la bobinette », et à considérer ce moment comme la mise en place structurale des conditions qui vont permettre à l'enfant de se décoller du caprice maternel : Fort/Da : le petit enfant lance la bobine : « Non, l'est pas là », il la ramène : « Oui, l'est là » : porte ouverte sur la symbolisation de l'absence.
Alors qu'est-ce qui aurait à choir ? Cette question nous invite à réfléchir sur la chevillette, la cheville de la relation primitive. J'avais d'abord pensé comme titre à cette intervention à : Elision.
Que dit la grammaire ?: « L'élision est un phénomène d'ajustement qui entraîne, devant la voyelle du mot suivant, la disparition de la voyelle finale du mot précédent. » Exemple : « les contes de ma mère… L'Oie ». La lettre qui a disparu reste marquée par ce petit truc qui se promène en l'air : une petite trace, un goudron : l'apostrophe. Certains éléments peuvent contrarier la tendance. On dira ainsi « le oui », sur le modèle de : le « non ».
Il y a donc un trou réel dans la langue. Et le destin du sujet est lié à la façon dont va s'effectuer la relève de cette perte.
Freud nous lègue ceci : « le Je doit advenir ». Nous dirons, dans la suite de ce que j'ai raconté, que nous pouvons tout aussi bien entendre : le Jeu, J-E-U, celui de : « Si on jouait au loup ? ». Il doit advenir, dit Freud, « là où c'était », nous dirons sur le ravinement, l'ornière du circuit pulsionnel autour de son objet, mis en place par la Demande.
Lacan nous apporte dans le cours de son Séminaire l'Acte Psychanalytique ( c'est à la leçon 5), d'autres précisions. C'est un passage difficile, que je ne vais pas détailler ici. Mais il nous dit : « le sujet (du désir) est conséquence de la perte et il faudrait qu'il se mette dans les conséquences de cette perte, pour savoir ce qui lui manque. » Lacan appelle cette mutation subjective la « réalisation de l'opération vérité ».
C'est le « Oui » accordé à la réalisation de l'opération vérité qui ne va pas de soi. Parce qu'un trou appelle sa saturation. Le petit creux se sustente comme il peut.
Ainsi cette jeune fille évoquant l'autre jour un film, qui a dit, pour souligner son enthousiasme : « C'est formidable, c'est la « réalité pure »! Je trouve assez frappant de retrouver dans la clinique des aléas de l'oralité comme c'est le cas ici, par exemple, cette tonalité expressionniste, crue, qui marque la réalité à laquelle ces personnes ont affaire. Qu'est-ce donc que la réalité pure ? Si ce n'est un point de jouissance très sûr, puisque organisé dans un espace susceptible de fournir un objet de satisfaction, (ou de répulsion). Nous sommes là dans l'espace maternel par excellence. C'est l'adhésion totale, inconditionnelle.
Un tel pari sur la réalité — pari que le monde serait plein de tétines - nous indique, me semble-t-il, la texture de ce qui est toujours à même de venir saturer, dans une sorte de hâte, le trou réel dans la structure : une image verbalisée, qui sature le processus métaphorique et le jeu signifiant sur une représentation. Cette jeune fille tente en fait de lever l'hypothèque qui pourtant pèse sur la réalité. Ce faisant, elle échoue à poser la question de son désir, et se retrouve aux prises avec la pulsion.
Je vais conclure :
L'empreinte du corps à corps est, dans le meilleur des cas, indélébile et ineffaçable : l'élision inscrit une apostrophe. Mais si cette marque inscrite dans la structure demande à être assumée, se mettre dans les conséquences de la perte, cela ne demande-t-il pas à être réactualisé je dirais, à chaque coup ? En tout cas, on constate que moins le sujet se trouve assuré dans ses coordonnées symboliques, plus la pulsion et son objet tendent à revenir occuper le devant de la scène.
Chassez le loup par la porte et il revient par la fenêtre.
Si cela est juste, la question du destin du désir de la mère pose celle des moyens dont nous disposons pour résister à l'invasion de la jouissance, comme le faisait récemment Jean-Paul Hiltenbrand, alors que le registre du désir est rien moins qu'assuré, du fait de la structure de son objet : un représentant sans représentation.
Du désir, chacun connaît les intermittences, qu'on appelait jadis « les intermittences du cœur. » Ce sont ces intermittences qui font notre pente structurale à venir représenter en quelque sorte la caricature du désir de la mère, je dis caricature puisque ce désir de la mère est lui-même opaque. Cette caricature, on peut en voir à l'occasion la déclinaison d'un enfant à l'autre d'une même fratrie, sur la scène familiale.
J'ai donc interrogé les conditions qui permettraient d'aller un peu baguenauder hors des sentiers battus du mot à mot. La marge de promenade est étroite.
Une cure est cependant à même de nous mettre face à nos déterminations vis à vis de l'Autre : le bouffer, le cuisiner, ou essayer de faire ensemble une petite cuisine avec le langage et la parole… Cela revient à lâcher la proie, pour l'ombre.
Mais l'ombre peut être propice : s'il y venait un loup, peut-être me laisserais-je manger ?
Bibliographie :
Le petit Chaperon Rouge Perrault et Grimm
Les contes du chat perché Marcel Aymé (La nouvelle intitulée Le loup)
Le loup et l'agneau La Fontaine