Jacques Lacan, quant à lui, radicalise la fonction du deuil de la petite enfance, du fait de notre condition d'être parlant, en tant qu'il définit l'objet cause du désir comme perdu à tout jamais, laissant une place vide qui est nécessaire à la constitution de toutes les relations d'objet et donnant lieu à toute position subjective. Tout objet, ensuite, ne pourra être que métonymie de celui qui manque et qui fait advenir le sujet et son désir.
Nous pouvons déjà avancer, à partir de ces quelques points de repère que le deuil se décline sous trois registres : Symbolique, Imaginaire et Réel. Le registre symbolique du deuil serait le processus psychique par lequel une personne parvient à se détacher des liens l'attachant à l'objet perdu ; cette opération rétablit la présence sur fond d'absence. Le registre imaginaire pourrait être constitué par les signes extérieurs de deuil, ainsi que toutes les représentations qui émergent au sujet de l'être cher perdu, représentations qui semblent être l'effet d'une idéalisation. Quant au registre réel, il s'agit de l'absence même de l'objet, sa mort, plus encore quand elle est survenue d'une manière brutale, accidentelle ou injuste.