Grenoble, Paris, le 3 février 2007

A l'attention de toutes celles et ceux qui visitent notre site.

Avant que vous puissiez lire l'appel que nous envoit l'association PREAUT, je me permets de venir ici vous expliciter d'où notre association est partie et à partir de quelle clinique elle s'est autorisée pour lancer cette recherche qui aujourd'hui rencontre des difficultés pour aboutir.

En 1998 est née L'association PRE-AUT  au domicile de Charles Melman.

Un des buts de cette Association était (est) de travailler dans le sens de la prévention à partir de signes  précurseurs du  syndrome autistique chez les bébés .

Une des personnes les plus engagées dans ce projet n'est autre que Charles Melman lui même avec, comme  instigatrice, Marie- Christine Laznik.

Avec d'autres psychanalystes travaillant dans diverses associations, ils se sont retroussés les manches et ont travaillé à des tâches qui ne soient pas circonscrites au cabinet de consultation et à la métapsychologie.

Ce travail est le résultat de 25 ans de pratique dans la clinique de l'Autisme. A partir de cette clinique,un certain nombre d'hypothèses métapsychologiques ont peu à peu surgi, qui portaient sur les premières structurations de l'appareil psychique, plus exactement sur ce qui prévalait à la naissance du sujet.

Marie Christine Laznik le dit très bien, ses professeurs furent les patients autistes. Ses hypothèses lui ont permis de penser qu'il était possible de prévoir un danger d'évolution autistique, bien avant que ne surgissent les premiers symptômes du syndrome lui-même.

En effet, Marie Christine Laznik avait émis l'hypothèse, à partir de son expérience des cures d'enfants autistes, que des signes précurseurs du syndrome autistique devaient être observables au cours de la première année de la vie.

En nous appuyant d'autre part sur le travail de sensibilisation des pédiatres et médecins de PMI, à l'étude de l'émergence des processus psychiques chez le nourisson que Graciella Crespin avait conduit depuis plusieurs années, il devenait possible d'imaginer la réalisation d'une étude visant l'identification de signes précoces en partenariat avec les services de PMI.

Bien que les signes carartéristiques du syndrome autistique soient discrets et rarement complets avant l'âge de 3 ans, l'ensemble des données recueillies et notamment l'analyse systématique des données rapportées par les parents indiquent que dans 75 à 88% des cas, des signes existent avant 2 ans et dans 31 et 55% avant 1an (Young et al.2003).

Malgré sa faible prévalence en matière de santé publique, estimée  entre 8 et 16 cas pour 100000 avec prédominance masculine (Fombonne 1999), selon les critères retenus par différents pays dont la France, l'Angleterre et le Canada, l'intêret d'un diagnostic et d'une prise en charge aussi  précoce que possible pour minimiser les handicaps dus à l'autisme fait actuellement l'objet d'un très large consensus (Bryson et al…2003 ; Bursztenj et al; Howlin, 2004)

De nombreuses études ont montré une évolution bénéfique des enfants présentants un syndrome autistique lorsque une prise en charge précoce a eu lieu (Hoyson et al.1984; Lovaas1987; Ozonoff et al 1998; SkeinKopf et al 1998).

Signes précoces dont l'étude a été envisagée :

Les travaux sur les interactions précoces et nottament ceux de C.Trévarthen et de son équipe (cf .E.Nagy « Homo imitans or homo provocans » in Infant Behaviour and Dev., 2003) ont montré la capacité du bébé à susciter les échanges avec sa mère dès les premières heures de la vie extra utérine, y compris chez les bébés prématurés (cf « Les interactions sonores entre les bébés devenus autistes et leurs parents », Marie —Christine Laznik, Dr S.Maestro, Prof Muratori et E.Parlato).

En accord avec ces données, en s'appuyant sur des hypothèses psychodynamiques et sur la micro-analyse de nombreux filmes familiaux d'enfants devenus autistes, M.C Laznik et l'équipe PREAUT ont proposé que l'association de deux signes assez facilement identifiables à partir du 4ème mois de la vie, pourrait révéler des difficultés de la communication pouvant présager un trouble grave du développement .

Ces signes, nous les avons évoqués plusieurs fois au sein de nos séminaires de travail sur cette question, mais également à la journée de préparation du numéro du journal français de Psychiatrie consaré à l'Autisme (Grenoble 2005) où Marie Christine Laznick était venue nous exposer les recherches de l'Association Préaut.

1)  le bébé ne cherche pas à se faire regarder par sa mère (ou son substitut), en absence de toute sollicitation de celle —ci (S1).

2)  le bébé ne cherche pas à susciter l'échange jubilatoire avec sa mère (ou son substitut), en absence de toute sollicitation de celle-ci (S2).

3)  L'évitement du regard est un signe grave et bien connu, qui peut s'observer plus généralement dans le cas de mères dépressives ou chaotiques .Il ne serait pas significatif d'un risque d'évolution vers des troubles graves de la communication que lorsqu'il se présente associé à la non capacité du bébé à susciter l'échange jubilatoire avec la mère (S2) viendrait corroborer le risque détecté par (S1).

4)  Beaucoup d'autres paramètres sont également en cours d'étude coordonné par le Pr C Bursztenj du CHRU de Strasbourg.

5)  Ce que nous a permis cette attention nouvelle à l'endroit de ces  enfants, bien avant trois ans, a le mérite de nous avoir amené à  prendre en charge un enfant et sa famille à un moment où les choses ne sont pas encore ou presque définitivement arrêtées, c'est à dire à un moment où ils n'ont pas pris des habitudes relationnelles qui isolent parents et enfant du même monde.

6)  Ce qu'il y a de remarquable chez les bébés et leurs parents quand leur bébé souffre de ces troubles-là, c'est que cette absence relationnelle vient remettre en question et de façon très grave les capacités maternelles et paternelles et, à la façon du bébé  (pas de répondant du côté du bébé), il peut arriver que le même évitement relationnel frappe parents et enfants et du même coup, l'absence de relations du bébé à son entourage cesse de surprendre les parents qui, malgré leur inquiétude, n'ont plus le ressort pour réagir.

l'Ecole Rhône Alpes d'Etudes Freudiennes et Lacanniennes se doit de soutenir une démarche qui, à notre sens, si nous arrivons à la mener jusqu'au bout, a des chances de nous permettre de soigner, dans le cadre d'une  prévention, bien plus efficacement ces enfants qui ne sont pas nombreux à souffrir de ce syndrome mais face auxquels nous sommes le plus souvent, quand, à trois ans, les choses se sont installées, bien en mal de leur éviter de devenir déficients C'est une bataille contre ce risque qui est menée tous les jours dans nos institutions.

Alors, même si les sciences comportementalo-cognitivistes promettent avec comme seuls outils et comme seul souci l' éducatif,  nous avons du mal à considérer leurs résultats positifs tant ils réduisent à un unique sens, le sens même de la vie. Il n'est pas abusif de dire que, pour le coup, le projet actuel  est de « dresser » ces enfants, ce qu'il ne leur évite pas de devenir déficients ….)  

Le sens même de la vie n'est pas de renforcer une parfaite « autonomie » (ce mot est à la mode pas seulement pour ces enfants-là…) mais de vivre dans un rapport aux autres  (si singulier soit-il) , intelligent au bon sens du terme.

Paule Cacciali

Madame, Monsieur,

L'Association PREAUT (Prévention Autisme) a besoin de votre soutien.

PREAUT a été fondée en 1998 par des psychanalystes qui ont repéré chez l'enfant au cours de la première année de la vie des signes précoces de troubles de la communication pouvant présager l'apparition d'un trouble autistique.

L'identification de ces signes s'étayent de la description faite par Freud et reprise par Lacan des trois temps du circuit pulsionnel et de son bouclage.

C'est pourquoi une étude épidémiologique concernant 25.000 bébés suivis en PMI a été élaborée par le Comité Scientifique de PREAUT afin de vérifier la pertinence de cette hypothèse qui permettrait un dépistage précoce.

. C'est la première fois dans l'histoire de l'autisme que des hypothèses psychanalytiques pourraient être validées, montrant ainsi l'intérêt de cet abord dans la compréhension de l'autisme. Ceci contribuerait non seulement à souligner l'importance des prises en charge très précoces comme à redonner une place aux thérapies analytiques dans  ce type de trouble

Vous mesurez donc l'importance de cette étude face aux recherches actuellement financées par les pouvoirs publiques et les fondations privées qui privilégient les postulats génétiques et neurobiologiques, qui s'appuient essentiellement sur la littérature américaine régie par l' impact factor  et éliminant, de ce fait, les recherches françaises.

Nous devons donc organiser, pour mener à bien notre recherche, un financement « alternatif ».

C'est pourquoi nous sollicitons votre soutien, en ouvrant une souscription sous forme d'un don , fiscalement déductible.

Un bulletin de souscription se trouve joint à cette lettre, et un reçu pour la déduction fiscale vous sera remis dès réception de votre don.

Nous vous remercions vivement par avance de soutenir notre recherche.

Jean-Louis Sarradet
Président de l'Association PREAUT  

Claude Bursztejn, professeur de Psychiatrie
CHRU de Strasbourg

Charles Melman
Psychanalyste, Association Lacanienne Internationale

Marie-Christine Laznik
Psychanalyste, auteur des signes PREAUT  

Graciela C.Crespin
Psychanalyste, Coordinatrice de la recherche   PREAUT


PREAUT — 49 rue de Lancry — 75010 Paris — Tel/Fax 01 42 40 47 62

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