Annexes
Parmi les articles très documentés sur les questions posées par le terme de Versagung chez Lacan, un travail intéressant
- Règle 1 : Bip Bip ne peut blesser Vil Coyote sauf en hurlant « Bip ! Bip ! »
- Règle 2 : Aucune force extérieure ne peut blesser le Coyote - si ce n'est sa propre incompétence ou les produits ACME.
- Règle 3 : Le Coyote pourrait s'arrêter à tout moment s'il n'était pas aussi fanatique (rappel : « Un fanatique est une personne qui redouble d'efforts en oubliant le but de sa poursuite » - George Santayana).
- Règle 4 : Jamais de dialogue, excepté le légendaire « Bip ! Bip ! » ou, à l'occasion, une inscription laconique sur une pancarte au moment même où Vil Coyote réalise qu'il court douloureusement à sa perte.
- Règle 5 : Bip Bip doit rester sur la route, pour la seule raison qu'il est un roadrunner.
- Règle 6 : Toute l’action doit se dérouler dans le milieu naturel des deux personnages, le désert du Sud-Ouest américain.
- Règle 7 : Tout outil, arme ou équipement mécanique doit provenir de la compagnie ACME Corporation.
- Règle 8 : Utiliser aussi souvent que possible la loi de la pesanteur comme ennemi numéro un du Coyote.
- Règle 9 : Le Coyote est toujours plus humilié que blessé lorsqu'il échoue.
- Règle 10 (non officielle) : Le Coyote doit toujours recueillir la sympathie du public.
- Règle 11 (vu dans l'encyclopédie des Looney Tunes) : Chaque cartoon de Bip Bip et Vil Coyote doit comporter 11 gags.
Versagung, « Dire et dédit, perdition, » Claire Christien-Prouët, au Champ Lacanien 2004/1 n°1, pp 181 à 191
Le signifiant Versagung est retraduit encore plusieurs fois en cette fin de séminaire. Le 24 mai 1961, c’est au savoir que Lacan confronte dès l’origine le névrosé :
[34] « Voilà l’indication d’une méthode par où il nous est demandé de mesurer sur la structure elle-même l’effet de ce qu’introduit notre savoir. […] à l’origine de toute névrose, Freud le dit dès ses premiers écrits, il y a, non pas ce que l’on a interprété depuis comme une frustration, un arriéré laissé ouvert dans l’informe, mais une Versagung, c’est-à-dire quelque chose qui est beaucoup plus près du refus que de la frustration, qui est autant interne qu’externe […] Position qui n’ordonne pas en séquence la normale, la possibilité de la Versagung, puis la névrose, mais situe une Versagung originelle, au-delà de quoi il y aura la voie, soit de la névrose, soit de la normale, l’une ne valant ni plus ni moins que l’autre par rapport à ce qui est, au départ, la possibilité de la Versagung. »
[18] LACAN J., Le Séminaire Livre VIII, Le transfert, op. cit., p.…
On reconnaît ici le commentaire du texte freudien : « Sur les types d’entrée dans la névrose ». Conséquence logique quand, deux semaines plus tard, le 14 juin 1961, Lacan pose la question : « […] que doit être la Versagung de l’analyse ? Là, franchement, je ne vous en ai pas dit beaucoup plus, mais je vous le demande – n’est-ce pas cela, la féconde Versagung de l’analyse que l’analyste refuse au sujet son angoisse, à lui, l’analyste, et laisse nue la place où il est appelé comme autre à donner le signal de l’angoisse. » [21]
[19] Tel quel, le texte publié aux éditions du Seuil me semble…
Dans le Séminaire La relation d’objet, Lacan montre comment la traduction de Versagung par frustration relève d’une idéologie de complétude de l’enfant dans la relation à la mère. Il y oppose la structure œdipienne et le concept de castration comme opérateur tant de l’histoire de la névrose que de l’interprétation. Il en construit très précisément la structure dans les cas freudiens : Dora, Hans, la jeune homosexuelle.
[41] Il situe le manque de l’objet dans les trois registres : Symbolique, Imaginaire et Réel et fait de la castration le levier de la cure et celui de la théorie du désir en tant que désir sexuel. Pour construire cette architecture, il est nécessaire de lever cet écran, cette rêverie imaginaire d’un monde d’avant la « frustration ».
Promesse d’un père de garantir que le réel revient toujours à la même place...